ÉDITORIAL Maternité de la clinique Saint-Louis à Ganges : silence, on ferme !
Une nouvelle aberration : la maternité de la clinique Saint-Louis de Ganges ainsi que le centre IVG (interruption volontaire de grossesse) vont fermer le 19 décembre prochain.
Alors que les élus, les professionnels de santé ou encore les habitants ont exprimé depuis des semaines leur volonté de ne pas voir disparaître ce service public de santé de proximité, l’Agence régionale de santé (ARS) Occitanie a annoncé la mauvaise nouvelle vendredi dernier : les portes de la clinique de Ganges vont fermer. Une fermeture non définitive si l'on en croit l'agence de régulation de santé régionale qui espère, avec l'aide du groupe privé Cap Santé, propriétaire du site, recruter du personnel manquant. Sauf qu'elle a déjà bien du mal à faire face au départ de trois gynécologues-obstétriciens... En attendant, la maternité sera aménagée en centre périnatal pour les jeunes mamans pendant et après la grossesse. Et pour accoucher ? Il faudra ne pas être en situation d'urgence. La distance pour accéder à la première maternité va se rallonger très significativement. A minima de plus d'une heure suivant le lieu d'habitation pour rejoindre l'hôpital d'Alès ou celui de nos voisins de Montpellier. Une situation épouvantable qui montre le décalage entre l'anticipation des besoins et la réalité médicale d'aujourd'hui dans des territoires ruraux où vivent des gens qui bossent et paient leur impôt comme tout le monde. Et méritent donc autant que les autres de bénéficier de services publics dignes de ce nom. La maire du Vigan, Sylvie Arnal, refuse cette fermeture sur un bassin de vie de dizaines de milliers de femmes. Elle a bien raison. Sans la maternité, les mères de famille seront éloignées des soins essentiels prodigués au moment le plus important d'une vie : la naissance. Elle a profité de la réception des maires de France organisée par le palais présidentiel il y a quelques jours pour exprimer sa profonde inquiétude directement au président de la République. Emmanuel Macron a écouté. Puis a remis le courrier dans les mains d’un membre de son cabinet qui l’accompagnait ce soir-là. Et lui a demandé d’examiner ce dossier avec la plus grande attention. Les prochains jours diront si l'attention était encore une vieille chimère ou une vraie prise de conscience. L'horloge tourne. Plus que trois semaines pour éviter... l'inévitable.
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