ALÈS Les Gilets jaunes au cœur des vœux inter-religieux

Hier soir, à l’espace Cazot à Alès, les représentants des différents cultes (*) étaient rassemblés pour célébrer la nouvelle année.
Les Gilets jaunes sont partout. Même au cœur des vœux inter-religieux qui ont été prononcés hier soir, à l’espace Cazot, pour la cinquième année consécutive. Après la représentante de la mairie d’Alès, Martine Magne, l’Imam Sahnoune Karrad a fait le vœu que « les débats se fassent dans un climat de sérénité » pronostiquant que « le chemin sera long car les attentes sont fortes. »
Le Père Gérard Chassang, pour l’église catholique, a quant à lui vu des signes d’espoir : « Ce que révèle en profondeur ce mouvement des Gilets jaunes, c’est le bonheur de tous ces gens d’être ensemble. Certains ont trouvé sur les ronds-points une famille. Cette crise traduit un désir très fort de fraternité. »
Une analyse qui fait écho à celle d’Emmanuel de Bary qui intervenait pour l’église protestante unie de France : « Les membres de ce mouvement souffrent terriblement de solitude », déclare-t-il avant de formuler le vœu que les Gilets jaunes trouvent une « réelle audience » lors de ce débat. Il parle aussi d’immigration et rappelle que « la vraie vie est ouverture et confiance » avant de se soucier d’écologie : « Que chacun change de comportement, fasse des petits gestes au quotidien, et ne cherche pas à changer le monde tout seul. »
Pour l’église réformée évangélique, Clémence Bury a d’abord constaté que « notre pays va mal » avant d’interroger : « Quelle parole d’espérance, quels vœux formuler dans un pareil contexte ? » Elle demande au public présent, soit une centaine de personnes, de croire en « la force de la prière » et souhaite à chacun « de découvrir l’amour de Jésus Christ. »
Le sous-préfet Jean Rampon a conclu les prises de parole en témoignant de ses expériences auprès des Gilets jaunes : « C’est un moment difficile que nous traversons en ce moment car on a une France opposée. J’ai vu des choses pas très jolies à voir. J’ai vu des haines que je pensais oubliées. J’ai vu le côté noir de notre société. » Rappelant qu’on avait tous le « même but de vivre en paix », il a fait un seul et unique vœu : celui de la fraternité.
Tony Duret
* Les frères Jean et Joseph, représentants de l'église orthodoxe, étaient absents en raison d'un voyage en Grèce.