Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 14.03.2016 - eloise-levesque - 2 min  - vu 854 fois

ALÈS Visite du recteur au lycée JBD : les profs jouent les trouble-fête

Armande Le Pellec Muller, recteur d'Académie, devant les profs de Jean-Baptiste Dumas. Eloïse Levesque/Objectif Gard

Armande Le Pellec Muller, recteur d'Académie, était en visite au lycée JBD d'Alès ce lundi pour inaugurer la Semaine des mathématiques. Dans la cour de l'établissement, environ 80 enseignants l'ont accueilli banderoles à la main, pour dénoncer une baisse des moyens face à une augmentation des effectifs.

Cette année, le lycée Jean-Baptiste Dumas compte 1327 élèves en section générale et technologique. Selon les premières prévisions, il devrait en accueillir 47 de plus en 2016-2017. A contrario, le nombre d'heures attribuées par le rectorat devrait diminuer de 2%. Une gabegie pour les enseignants qui craignent des effectifs allant jusqu'à 38 par classe en anglais, coefficient 9 au baccalauréat. "On ne peut faire cours dans des conditions normales avec autant de jeunes. Sans compter les questions de sécurité", fustige Sylvie Krausz, professeur en Terminale.

Accueillie avec tracts et banderoles ce lundi dans la cour de l'établissement, Armande Le Pellec Muller, recteur d'Académie, ne se laisse pas démonter et explique : "Le nombre d'élèves de Prépa va diminuer et passe de 31 à 21. Ce sont les sections les plus financées et le lycée perd donc des heures. Elles ne sont pas compensées par les autres arrivées qui complètent des divisions sans déclencher de nouveaux moyens". Cette vision globale enrage les professeurs qui souhaitent une approche plus pédagogique. "La répartition des heures est ensuite entre les mains du conseil d'administration de l'établissement, ce n'est plus de mon ressort", répond Armande Le Pellec Muller.

Si la baisse des dotations entraîne une augmentation des effectifs, elle engendre aussi environ 24 heures supplémentaires par semaine pour les 9 enseignants d'anglais. "On a une conscience professionnelle. Au delà d'un certain nombre d'heures, on ne peut plus faire cours correctement", martèle Nathalie Destruels, qui menace, avec ses collègues, de refuser de les effectuer. Sur ce point, le recteur semble avoir fait un pas en avant. "On prendra quelqu'un pour en compenser une partie. On va couper la poire en deux", annonce-t-elle.

Dernier point de litige : la suppression éventuelle d'un conseiller principal d'éducation à la rentrée prochaine. Elle répondrait à la création de deux postes à Lézignan, où un collège et un lycée sont en cours de construction. "Comme deux autres établissement de l'académie, JBD bénéficie de deux postes de plus que la normale, nous avons donc ouvert un groupe de travail. Mais aucun arbitrage n'a été décidé", précise le recteur. Et de rappeler : "Je gère 76 lycées dans l'académie, ça doit être équitable pour tout le monde, c'est normal".

Les professeurs du lycée, qui concèdent une réalité économique, demandent à la représentante du ministère de se battre pour eux auprès des instances gouvernementales. Des décisions définitives seront prises en juin. "A ce moment là, on pourra réfléchir à un accompagnement", rassure le recteur.

Eloïse Levesque

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