FAIT DU JOUR Maraîcher à Quissac, Xavier Rêve lance une cagnotte pour irriguer et résister

Xavier Rêve est implanté à Quissac, au bord du Vidourle
- (photo François Desmeures)L'été 2022 a été terrible pour les récoltes et ceux qui les assurent. Maraîcher depuis 2019, Xavier Rêve a vu sa trésorerie fondre sous les différentes effets de la canicule et du vol de matériel. Aujourd'hui, il lui manque près de 5 000 € pour un système d'irrigation et des voiles d'ombrage. Sous peine de fermer boutique.
En 2019, Xavier Rêve pensait simplement revenir à ses premières amours. Horticulteur en début de carrière, il a longtemps été éducateur avant, en 2019, de se retrouver à nouveau les pieds dans la terre. À Quissac, il est situé du bon côté du Vidourle, vers le Coutach, entre le cours du fleuve et l'un de ses bras morts "qui est resté en eau, malgré la sécheresse, en 2022".
Sur les terres qu'on lui prête, il souhaitait au départ, en plus de sa polyculture, implanter des arbres fruitiers, s'en servir comme appui pour de l'agroforesterie. Il a dû réviser ses ambitions à la baisse, ses plants ayant été attaqués. Quand ils n'ont pas simplement été volés. "Je souhaitais travailler dans un esprit de biomécanique, sur des espaces qui permettent au sol de travailler en permanence."
Les habitudes de consommation de l'avant-Covid sont revenues
Il avait pris l'habitude d'être sur des petits marchés, comme Durfort, le dimanche, ou Logrian le lundi. Mais ces rendez-vous, qui s'étaient renforcés à la suite de la période covid, ont fait long feu pour une bonne part d'entre eux. Les habitudes de consommation sont revenues bien plus vite que ce qu'elles s'étaient absentées. En réaction, Xavier Rêve a ouvert une petite boutique, le Jardin du ménestrel, en centre village. Avec une clientèle fidèle et attachée, mais souvent insuffisante pour financer les investissements nécessaires.
"On voyait bien, ces derniers mois, qu'on vendait moins", dit celui qui travaille en agriculture biologique, secteur qui fait partie des premières victimes collatérales de l'inflation généralisée, alors même que le secteur a contenu sa propre hausse des prix. Pour autant - ce qui l'irrite, logiquement, pour un paysan - la vente des tomates et fraises se poursuit en janvier "alors qu'on veut nous forcer à acheter des voitures électriques..." Un paradoxe, au moins, voire une contradiction totale qu'il retrouve en agriculture.
"Ça fait dix ans qu'on est en déficit pluviométrique. Mais aucune décision n'a été prise"
Car à l'heure où on n'a jamais autant parlé de souveraineté alimentaire, notamment à travers les projets alimentaires territoriaux des communautés de communes, il devient extrêmement difficile pour de nouveaux paysans de s'installer. Quand ils ne mettent pas la clé sous la porte... La solution actuelle, pour Xavier Rêve, c'est "la baisse des coûts de fonctionnement", ce qui passe par "un réinvestissement en tuyauterie". Volée, a pompe a été remplacée. Mais il lui reste à couvrir son champ en systèmes d'irrigations. Et, pour protéger sa production biologique des agressions du soleil, et utiliser moins d'eau, il souhaiterait rajouter des voiles d'ombrage. Soit un peu plus de 5 000 €. Il a donc lancé une cagnotte sur le site dédié à l'agriculture, Miimosa (*).
"Ici, ça fait dix ans qu'on est en déficit pluviométrique, poursuit Xavier Rêve. Mais aucune décision n'a été prise. Il aurait fallu anticiper avant d'en arriver à la situation d'aujourd'ui. Mais le maraîchage est le parent pauvre de l'agriculture." Pour l'agriculteur - qui reçoit régulièrement des classes dans son champ pour marier alimentation et pédagogie -, l'heure est au fatalisme : "Soit j'arrive à refinancer, soit j'arrête là, s'emporte Xavier Rêve, fataliste. Aujourd'hui, on veut alimenter les cantines scolaires en alimentation locale et bio. Mais y aura-t-il encore des maraîchers ?"
(*) https://miimosa.com/fr/projects/irriguer-proteger-et-continuer?fbclid=IwAR1Z0Ig8G_JcNKL5ZFgjITImWUGO_550bgQwBlCOWNLXVWt3NHg2-_s20k0
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